Une utopie monnétiste dangereuse :
la dotation inconditionnelle d'autonomie
.

Définition :
(il existe plusieurs nom et plusieurs formes de cette mesures économiques. La D.I.A. peut aussi s'appeler R.M.E. (revenu minimum d'existence), Allocation Universelle, etc.)

La D.I.A. est une somme d'argent (ou un "droit de tirage* ") que chaque citoyen, quel que soit son sexe, son âge, sa condition économique, reçoit tous les mois.

Que vous soyez riche ou pauvre, que vous ayez 120 ans ou 1 jour, vous recevrez une somme d'argent pour vous assurer un "minimum vital".

On ne vit pas avec les mêmes charges financières, que l'on soit parisien ou habitant d'une campagne française.
Les tarifs des loyers, les prix de la nourriture, les coûts de transport ne sont pas les mêmes.
On n'a pas le même "héritage". Une personne qui habite chez elle, n'a pas à payer de loyer ou à rembourser un prêt immobilier.

Cette mesure est généralement couplée à un impôt de "Revenu Maximum".

Problèmes :

1 – L’humain. Qu’est-ce que l’humain ? Un être dont la psychologie est basée uniquement sur la survie. (voir survisme). Et l’une des fonctions de son cerveau est de gérer l’effort. Pour une même tâche (un même objectif), l’humain choisit la façon de faire qui nécessite le moindre effort. (cet état de fait n’empêche pas l’humain de pouvoir aimer l’effort, mais entre deux solutions, il choisit celle qui assure sa survie, celle qui lui fait dépenser le moins son énergie).

2 – le système monétaire (on ne parle pas ici du « capitalisme », mot dont certains se gargarisent sans vraiment avoir étudié l’économie, mais bien de tout système qui utilise de la monnaie, qu’il soit dit « capitaliste » ou dit « communiste »).
Bases fondamentales de la monnaie : pour avoir de la valeur (une utilité) la monnaie doit être rare. Pour qu’elle soit rare, elle ne doit pas être également répartie. Cela se vérifie dès l’utilisation de coquillages dans les sociétés dites « primitives » comme monnaie d’échange. Le système marche là où il y a rareté des coquillages. Si il y a sur abondance de coquillages, alors il faut plus de coquillages pour un même service ou bien (inflation pour recréer de la rareté). Cela s’est vérifié tout au long de l’histoire humaine.

En URSS la planche à billets marchait tellement bien que le rouble ne valait plus rien.
Pourquoi ?
Parce que les prix étaient fixes (pas de système d’inflation permettant de recréer de la rareté). Résultat, l’humain étant payé autant en travaillant qu’en faisant rien, la production chute et les magasins se vident (et on ne parle pas de « magasin de gadget » mais bien de magasins avec de quoi manger, etc).
L’importation de nourriture auprès des pays satellites ainsi que l’utilisation de la violence (KGB-police politique) permettaient juste qu’il n’y ai pas de famine visible.

Autre résultat de la monnaie qui ne vaut plus rien : développement du marché noir ou parallèle qui fonctionne grâce à des monnaies ayant « une valeur » (comme les devises étrangères).

Au USA, la planche à billet fonctionne également à fond, mais le dollar reste (pour l’instant) une valeur rare car demandée sur toute la planète (la planète finance les USA).

Voir la « fausse solution » de la monnaie fondante.

Les économistes alternatifs veulent maintenant (depuis quelques décennies) créer de la monnaie seulement lorsque la communauté en a besoin. Exemple : pour créer une infrastructure comme une bibliothèque, on émet autant de billets qu’il faut pour payer les matériaux, les salaires, etc. Ce qui permet aux salariés d’acheter de quoi manger, de quoi se vêtir, etc. Mais l’humain a des besoins permanents ce qui oblige à créer en permanence des infrastructures. La course à la construction continuerait donc comme dans le monde actue.

Quelques chiffres ?

Comment finance-t-on la DIA...
D'abord, calculer ce dont-on a besoin :
disons 500 € (ou équivalent d'Euros) par personne et par mois (quel que soit son âge et sa richesse personnelle).
Multiplié par 65 millions d'habitants, multiplié par 12 mois.
Par an, nous devons trouver 390 Milliards d'Euros pour financer uniquement cette mesure.
Les recettes actuelles de l'état sont d'environ 290 Milliards d'Euros...

Nous pouvons par exemple supprimer toutes les autres prestations sociales pour trouver "du budget" (chômage, aide au logement, allocations, etc) mais mesure-t-on bien la désorganisation qui va s'en suivre ? Comment vont être payés les hopitaux ? Supprimer la CQ par une DIA n'est-elle pas une mesure qui va empêcher de payer les gros frais de santé ?
Il semble plus qu'improbable la possibilité de financer une telle mesure.

On peut financer par une hausse énorme de la TVA mais si la consommation baisse (puisque c'est le but de l'objection de croissance), que va devenir l'apport d'une taxe si la consommation n'est pas suffisante ?
Augmentation de la TVA jusqu'à plus soif ?

Et quand bien même, on l'a vu précédemment, cette mesure de répartition de monnaie (qui part d'un bon geste, du coeur) ne ferait pas de notre société une société harmonieuse car elle engendrerait une inflation dont les seuls victimes seraient une fois de plus les plus pauvres...

Résultat de toutes ces données empiriques ?

La DIA est un mirage.

Personne ne travaillera (voir partie 1) et la monnaie ne vaudra plus rien car elle sera trop abondante. (voir partie 2).
Personne ne profitera de la DIA.

Conclusion annexe :
vouloir supprimer la pauvreté en gardant l’utilisation de la monnaie est une fumisterie intellectuelle. Mais prôner la décroissance est un bon moyen pacifiste pour déstabiliser le système monétaire : Le système monétaire est obligatoirement dépendant de la croissance (à cause entre autres des intérêts bancaires, intérêts « obligés » si on veut que l’argent reste rare, ait une valeur). Et prôner la décroissance entraîne un étouffement du système (car plus la monnaie circule vite, plus l’état est riche, grâce aux taxes sur la consommation).

 

.